Biviers et son climat

Le climat est de type continental bien sûr. La région grenobloise est même, en France, l'une de celles qui présentent les plus forts écarts de températures entre l'été et l'hiver. Il y neige peu, deux ou trois fois au cours de l'hiver, la neige ne tenant que trois ou quatre jours. Mais les chutes sont suffisamment régulières et abondantes pour que la commune doive disposer de moyens de déblaiement importants. La pluviométrie est satisfaisante. Elle est maximum fin juin, début juillet, à cause des orages souvent violents.

Cependant, le flanc sud du Saint-Eynard (entrée de la vallée du Grésivaudan, la Tronche, Meylan, Biviers, ...) passe à juste titre pour jouir d'un microclimat plus favorable que celui de Grenoble. L'été y est moins chaud, à cause de l'altitude déjà significative (l'église de Biviers est à 300 m au-dessus de Grenoble). L'hiver y est moins froid et plus ensoleillé, à cause de son exposition en adret et parce que Chartreuse et falaise du Saint-Eynard opposent une barrière naturelle aux vents froids venus du nord. De même, les gelées y sont moins dures. Aussi, peut-on constater en forêt le développement d'une végétation spécifique (alisier blanc - représenté ici -, amelanchier, sumac fustet...) explicable seulement par ce microclimat. La culture de la vigne a été autrefois florissante.

Nul doute que cette flore ait attiré des herboristes, surtout à la fin du 18e siècle où cette science était très en vogue. On sait que Dominique Villars avait acheté une maison à Biviers (l'ancienne mairie, voir "Patrimoine") et qu'Henri Gagnon en avait une à Montbonnot. Rousseau – qui est venu à Biviers et aimait tant herboriser – est-il venu cueillir la flore de l'adret ? Nul écrit ne le confirme. De même, on sait que le jeune Jean-François Champollion accompagnait parfois son professeur Villars dans ses promenades herborisantes, mais on n'a pas de détails sur le lieu de leurs prospections.

On peut lire dans les archives municipales qu'autrefois on allait couper dans les bois communaux l'amelanchier qui sert [à la culture] du ver à soie (les vers s'accrochaient dans ses branches finement ramifiées ; ailleurs, on se servait de bruyères). On pratiquait beaucoup cet élevage à Biviers au 19e siècle. Cette tradition était-elle liée au microclimat ?

Biviers n'a pas échappé à l'alternance des périodes chaudes (12-13e siècles) et des périodes plus froides (16-17e).
Les anciens ou les archives gardent la mémoire des saisons suivantes :

Croyance souvent vérifiée !

Certains anciens prévoient la pluie
quand la Dent de Crolles est couronnée
(sous-entendu : par un nuage)

Mais d'autres pensent l'inverse : la couronne
est signe de bise, donc de beau temps.

En tout cas, c'est un baromètre bien sympathique.

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