Patrimoine
Au premier rang de notre patrimoine, il faut citer les châteaux, l'église, la mairie, Saint-Hugues, bâtiments bien documentés, mentionnés dans les registres municipaux ou étudiés par des historiens. Puis viennent les maisons privées anciennes sur lesquelles les informations sont nettement plus contestables (voir importante réserve en fin de page).
Bâtiments recevant du public
La mairie et le cèdre centenaire de son parc.
L'église, sans oublier la tombe de
Mlle Merceron-Vicat (au chevet de l'église) et celles des anciens maires.
Le monument aux morts (place de l'ancienne mairie).
Saint-Hugues (domaine privé), voir Dominicaines,
Solange Merceron-Vicat,
Saint-Hugues.
Vestiges préservés
En parcourant la commune :
Cadrans solaires peints
(480, chemin de Plate Rousset ; Crêt-Chatel ; 1054, les Chevalières...) ;
Fontaines à Plate-Rousset, en haut du chemin des Evéquaux et en haut des Barraux ;
Calvaires du 19e siècle.
Le Belvédère,
870, chemin des Chevalières
Faisant partie des propriétés des Chartreux au 17e siècle, cette bâtisse, appelée alors Perretière, a certainement été construite par eux. La marque cartusienne figure d'ailleurs sur le manteau de la cheminée. D'après les textes, il s'agissait des chartreux de Saint-Hugon (près de la Rochette). Ils n'habitaient pas cette maison et ont vendu tout leur domaine en 1672 (premier acheteur : le procureur Girodan). Ils n'ont donc pas été expropriés.
Numérotée C156 dans le cadastre impérial (1811), la maison appartient alors à Dupéroud, avocat à Grenoble (il possède également le Châtelard). En 1839, elle passe à Joseph Avril, gantier à Grenoble. En 1861, elle est achetée par le comte de Marcieu (du Touvet), qui la revend à Léon Trillot de Pont-de-Claix en 1869. Elle possède alors une porte cochère et 14 autres ouvertures. En 1890, les frères Joseph et Romain Garillan l'achètent en indivis ; elle passe ensuite à la veuve de Joseph vers 1910, puis en 1932 à sa fille, dont le mari est Augustin Charles. ... Ce dernier en fera un hôtel pension de famille jusqu'aux environs de 1970. Au tout début de la guerre (fin 1939), elle servait de quartier général au capitaine commandant une compagnie du génie en garnison à Biviers, dans les fermes ou dans les communs des châteaux. Après l'armistice, plusieurs personnes, pourchassées ou menacées, sont venues se réfugier à l'hôtel du Belvédère.
Le Châtelard
A cet emplacement, en 1811, figure une grange appartenant à Dupéroud, propriétaire du Belvédère. En 1838, qualifiée de grange et plassage, elle passe à François Prudhomme, fermier, puis vers 1854, à un certain Drevon. A la fin du siècle, elle change plusieurs fois de propriétaires pour arriver en 1911 dans la famille Colombe (Jean, jardinier). En 1921, elle est achetée par Pierre Garin.
Crêt Châtel,
765, chemin de Montbives
Une fenêtre à meneaux. En 1634, il semble que ce secteur appartienne aux nobles Ennemond et Marie Bouvier (ils ne possèdent cependant que 8,5 sétérées, soit 3 ha). C'est dans la chapelle de cette demeure qu'à eu lieu en 1727 le (premier) mariage de Louis de Franquières avec Antoinette de Vidaud, fille du seigneur de Montbives.
En 1800, cadastrée B156, la demeure de Crêt Chatel appartient à un certain Toscan, notaire à Grenoble, puis, en 1811, à un gros propriétaire, Dupuy Saint-Vincent et possède 9 ouvertures. Il cède la maison en 1828 à Désiré Duchon de Grenoble ; elle passe en 1904 à sa fille, veuve Orcel, qui en est toujours propriétaire en 1933. La deuxième bâtisse de Crêt-Châtel, la plus modeste, appartient, elle, à une lignée de Chabert, puis, à partir de 1855 environ, à une famille Chaix. Pendant la guerre de 40, la famille du général Noguès, gouverneur du Maroc, était réfugiée ici. Son fils, Jean Noguès, maquisard, a été tué par les Allemands à la Détourbe le 17 juin 1944.
La Maison de la Côte, ou le Prieuré
887, chemin de l'Eglise.
Les Biviérois l'appellent le prieuré ou même prieuré de l'Abyme. On dit que le domaine a appartenu aux chartreux et aux Servien. On peut y voir en effet une fontaine portant la marque des Chartreux, une tour en façade datant probablement du 14e siècle et un reste de tour médiévale à l'intérieur du bâtiment. La tradition veut que la maison ait été brûlée par le baron des Adrets (ainsi que, sans doute, l'église de Biviers).
On ne trouve aucune trace de prieuré dans les archives disponibles, mais elles sont postérieures aux guerres de religion. On peut dire qu'il n'y avait pas de propriété ecclésiastique dans le secteur en 1634, ni après, sauf une très petite parcelle en 1641 (9 ares à Malenchary) au nom de la Confrérie du Saint-Esprit, fondée en l'église de Biviers (le recensement de 1641 semble être un correctif de celui, moins précis, de 1634).
Une étude de Félix Bernard (Bull. Ac. Delph., oct. 1958, n° 25, p. 97) nous apprend que, dès le 11e siècle, il y avait dans presque toutes les paroisses une confrérie généralement dite du Saint-Esprit. C'était une association chargée d'entretenir l'église (y compris son gros œuvre), d'organiser la catéchèse et de secourir les pauvres. Elle disposait pour ce faire de terrains, de fondations (terres cédées par des riches à leur mort en échange d'une longue série de messes) et d'un bâtiment, proche de l'église, parfois accolé à la nef et communiquant avec elle. La demeure possédait des annexes communautaires, four banal, greniers à céréales, saloirs à viandes. Bien souvent, c'étaient elles qui collectaient la dîme et en gardaient le produit dans une grange dîmiaire. L'un des rôles de la dîme était de subvenir l'hiver aux besoins des pauvres. La grange dîmiaire pouvait voir un minimum d'ouvrages de protection. Les confréries en question organisaient également des fêtes, des processions bien sûr, mais aussi des banquets et des réjouissances de plus en plus profanes. Selon Daniel Rops, Mgr Le Camus, le grand réformateur de la religion au 17e siècle, n'était pas tendre envers les Confréries du St-Esprit (1670). Il en a dissous au moins certaines et les a remplacées par des confréries moins matérialistes, lesquelles ont subsisté jusqu'en 1789 ; leurs registres – en ce qui concerne la confrérie de Biviers – ont été retrouvés, du moins pour la période 1662-1731.
Il est bien possible que notre prieuré ait été le siège de la Confrérie de Biviers. Cette hypothèse concorde avec l'incendie de la maison par le baron des Adrets puisque ce dernier s'en prenait surtout aux biens d'Eglise. Après cet incendie, elle fut sans doute reconstruite, mais laïcisée. Elle appartient au 18e siècle à du Pré des Anguisses, trésorier général à Grenoble, puis à son neveu, Denis Dupré, seigneur du Fontanil et de Cornillon (château lui aussi rasé) qui, en 1787, vend ses biens biviérois à Jeanne-Julie Disdier, veuve d'André Jat, négociant. En 1811, la propriété figure au cadastre sous le numéro E112 avec le nom de maison de la Côte appartenant à M. Bourgeois, commissaire des guerres. En 1820, le propriétaire est Bourgeois de Saint-Paul, mais c'est sans doute le même personnage (un commissaire des guerres était au 18e siècle un homme fort important ; il n'y en avait qu'une trentaine en France, un par région militaire. Il avait autorité même sur les généraux ; par contre, cette charge n'était que d'un médiocre rapport financier et n'anoblissait pas. Nous ne savons pas ce qu'est devenue cette fonction au début du 19e).
La demeure de ce Bourgeois possède alors 26 ouvertures. Elle est vendue en 1819 à deux acheteurs, dont Antoine Gras, gantier à Grenoble. En 1864, la maison, avec cette fois 29 portes et fenêtres, appartient à une veuve Lavaudan, peut-être Amélie Augier, fille de François Gras. C'est cette dame qui négocie avec la mairie une modification du tracé du chemin de Montbives au niveau de sa propriété [DM 21 fév 1864] : un déport de 27 mètres du chemin vers l'amont le rend beaucoup plus rectiligne et l'éloigne de la propriété Lavaudan. Cette rectification avait été rendue nécessaire par un éboulement majeur dans le secteur de la Côte. En 1869, la propriété est partagée inégalement entre la famille Lavaudan (19 ouvertures) et un François Martin, peut-être un gendre, qui ne jouira que de 7 ouvertures et transmettra sa part à Philippe Chaix en 1875. En 1912, la partie Lavandan est achetée par Edouard Silvy et la partie Chaix par Jean Rabilloud, ancien curé de Biviers. Depuis cette date, la famille Silvy possède la majeure partie du domaine.
Les Plantées (I),
45, chemin de la Buisse
En 1634, la propriétaire semble être Mme de Champsaur, noble née Louise Bouffin ou Bouttin, veuve de Jean Ennemond du Menon de Champsaur. Il s'agit probablement du fils de Jean du Menon, né en 1570, petit-fils du chevalier blanc, descendant donc de la très illustre famille d'Arces. Leur domaine est sur le papier le plus vaste de Biviers avec 118 sétérées (45 ha), mais 60 sont situées en falaise, donc sans intérêt pratique et leur demeure principale est Farquières. La maison des Plantées aurait été le douaire des veuves du Menon. En 1811, c'est Sébastien Dumenon qui en devient propriétaire, puis sa fille Catherine, veuve Bertheland, et ensuite Guillaume Paris, tous propriétaires de Farquières et citoyens influents (maires). En 1845, le domaine quitte le giron de Farquières ; il est acheté et occupé par Antoine Viro. Jusque là, la maison était très petite ; Antoine l'agrandit en 1870 et lui donne 10 ouvertures. En 1882, le domaine passe à sa veuve qui en est encore propriétaire en 1933.
Les Plantées (II),
1206, chemin de l'Eglise
Cadastrée A121 en 1811, elle appartient alors à François Royer des Granges. C'est probablement lui qui avait acheté comme bien national l'église et la cure de Biviers, puisqu'il revend ces bâtiments (d'ailleurs sans bénéfice) en 1805 à la commune. En 1820, la maison, avec 26 ouvertures, appartient à un certain Bonnot, avocat, lointain neveu de Condillac et de Bonnot de Mably, puis en 1845, à Adolphe Charpin qui la cède rapidement (1846) à Hippolyte Gigay, chapelier à Grenoble. En 1884, nous la retrouvons aux mains de Marguerite Fanton, fille Bonnot, puis en 1892, de François Chabert, inspecteur principal au PLM. Il en est toujours propriétaire en 1933 et sa famille l'habitera pendant tout le 20e siècle.
La maison Chaix,
489, chemin de Plate-Rousset.
Maison certainement très ancienne (une fenêtre à meneaux). On peut même apercevoir sur la porte du cellier un ornement de voûte de style Renaissance. Cadastrée E86 en 1811, elle appartient alors à Nicolas Chaix et possède 15 ouvertures. En 1838, elle passe à Nicolas Chaix fils. En 1888, elle fait l'objet d'un partage à peu près égal entre Nicolas Chaix (sans doute petits-fils) et sa soeur Marie, épouse de Romain Croix, tanneur au faubourg Très Cloîtres à Grenoble. En 1922, Nicolas cède son lot à Léon Chaix et Romain Croix le sien à Georges Roche, mécanicien à Plate-Rousset. Selon les anciens, habitait ici au milieu du 20e siècle la famille de Georges Chappuy, résistant tué par les Allemands à la Détourbe en même temps qu'Henri Noguès.
Cette maison bénéficie d'un très beau cadran solaire peint en façade sud-est et daté de 1786.
La maison Chabert,
197, chemin de Plate-Rousset
C'est l'une des rares maisons de Biviers à avoir conservé plusieurs fenêtres à meneaux, signature d'une construction ancienne (16 ou 17e siècle). Au 18e siècle, la maison est signalée, mais elle est difficile à identifier parmi les autres, très nombreuses, situées le long du chemin de la Repentie (actuellement chemin de Plate-Rousset). En 1811, cadastrée E54, la demeure possède 12 ouvertures et appartient à Sébastien Dumenon (qui habite Farquières en face). En 1847, elle passe à un certain Marchand, négociant à la Tronche. En 1858, elle est achetée par Antoine Chabert (fils) et ne quittera plus cette famille. A partir de cette date, elle est déclarée ne posséder que 7 ouvertures, plus une porte cochère ½. Parmi les propriétaires, on relève les noms en 1911 d'Arthur, fils d'Antoine, puis de Marguerite en 1920 (sa femme peut-être). Elle était décorée autrefois de deux cadrans solaires.
La Galisserie,
208, chemin de Plate-Rousset
Selon toute vraisemblance, il s'agit d'une propriété noble très ancienne jouxtant à la fois le chemin de Puy Guiguet et celui de la Repentie. En 1663, elle appartient probablement au sieur du Menon de la Motte, syndic des nobles à cette époque. En 1811, cadastrée E147, elle est propriété de Sébastien Dumenon, descendant du sieur du Menon. Il est alors adjoint de Biviers et sera nommé maire (par le préfet) de 1815 à 1828. Dans les registres de délibérations, il est appelé Jean Dumenon (son nom exact devait être Jean-Sébastien). Un Demenon avait déjà été élu maire de Biviers en 1792. C'était sans doute le même, mort en 1828. En somme, il s'agit d'un homme et d'une famille qui savaient s'adapter aux régimes successifs. Il faut remarquer qu'il descendait d'une illustre lignée, celle des Arces et du chevalier blanc dont la fille Anne avait épousé vers 1550 Jacques du Menon.
En 1820, la maison, appelée Farquières, est déclarée posséder 19 ouvertures. En 1828, elle passe à veuve Catherine Bertheland, une fille Dumenon. En 1837, son second mari, le lieutenant-colonel Guillaume Parigny, dit Paris, en est propriétaire et l'habite. Lui aussi sera maire de Biviers entre 1840 et 1842, année où il démissionne pour cause de maladie. Il aura tout de même eu le temps de faire acheter par sa municipalité la maison Berlioz qui deviendra mairie pendant 130 ans. En 1846, la maison migre en quelque sorte dans les Hautes-Alpes... Son propriétaire, Joseph Rome, est notaire à la Grave ; l'année suivante, il procède à des aménagements importants (construction d'une seconde maison). Elle passe en 1886 à François Izoard, médecin à Monestier (près de Briançon), puis en 1892 à Marie-Gustave Izoard, sa fille probablement, médecin au Grand-Lemps (?). Le mari de cette dernière, Victor Bonniard, député d'Embrun, est propriétaire de Farquières en 1921. Il en fait hériter son fils Gustave à qui le général Derville la rachète vers 1960. Elle est toujours propriété de la famille Derville.
Le Bontoux,
Chemin du Bontoux.
Ce manoir est parfois désigné à juste titre comme le quatrième château de Biviers. On en trouve trace dès le 16e siècle. Un certain Bonthoux possède avant l'an 1600 onze parcelles, d'à peu près 8 hectares au total, dans un secteur appelé le mas du Berlioz. Il y possède également une maison à l'emplacement du château actuel. Au début du 17e siècle, Louis du Faure, président du Parlement, achète des biens dans la région et, en particulier, en 1630 les ruines du château féodal de Montbonnot, rasé par les ligueurs en 1590. En 1634, il est propriétaire des biens du sieur Bonthoux et demande à être anobli, ce qu'il obtient en 1641. Le domaine du Bonthoux devient propriété noble non taillable. Du Faure cédera bientôt Montbonnot à sa fille Justine, tête folle, paraît-il, qui le revendra immédiatement (1655) à Françoise de Galles. Cette dame deviendra voisine de Louis du Faure par ses nombreuses terres au Bontoux et fera construire l'actuel château de Montbonnot. Il semble qu'ensuite le domaine du Bontoux ou Berlioz appartienne à noble Charles Juillian, puis à Copin de Commiers de Miribel, héritier du dernier de Galles et châtelain de Montbonnot à partir de 1712.
En 1811, cadastré E160, le domaine de Bonthoux appartient à Pierre Dupré de Mayen, maire de Biviers de 1800 à 1815 (avant la Révolution, il avait été syndic des forains, puis premier consul à Grenoble). En 1820, c'est sa veuve, appelée Mme de Sinard, qui en est propriétaire. La maison comporte 22 portes et fenêtres. Ensuite, le domaine change plusieurs fois de propriétaires. On relève les noms de Thévenet, de Philibert Fosseret en 1852 (percepteur), de Henri Magnan en 1882 (contrôleur fiscal), de Charles de Maniquet (rentier) en 1883, de Victor Poncet en 86 et de Philippe Piraud, entrepreneur, en 1889. En 1902, Rémy Martin devient propriétaire du domaine et l'agrandit : il comportera maintenant 40 ouvertures, plus deux portes cochères. A sa mort, en 1915, sa femme, née Proby, en est l'usufruitière, mais le domaine appartient en indivis à ses deux filles, Blanche et Charlotte, qu'ont bien connues les anciens Biviérois. La situation est encore la même en 1933.
L'ancienne Mairie ,
93, chemin de Moidieu
Il s'agit probablement de la maison appelée la Javelle, résidence du conseiller de Manissy en 1643. Avant la Révolution, elle appartenait à dame Liliose Leclet, noble qui va émigrer. Sa maison est saisie et vendue aux enchères. C'est Dominique Villars, le célèbre médecin grenoblois, qui l'achète le 11 septembre 1794. Il va être obligé de la restituer le 16 mars 1805 à Mlle Leclet lorqu'elle rentre en France sous l'Empire ; il l'a certainement habitée, au moins temporairement, puisque, devant le notaire, il demande un délai pour évacuer son mobilier*. Il est très probablement venu à Biviers pour herboriser.
Cadastrée B278 en 1811, la maison est déclarée posséder 4 ouvertures et appartenir à Liliose Leclet. En 1839, en hérite Laurent Flovan puis, selon les registres de délibérations, le procureur Berlioz vers 1840. En 1841, la commune de Biviers, dirigée par Guillaume Paris, achète la maison pour en faire la mairie, réduite jusque là à une pièce dans le bâtiment du presbytère. La maison sera aménagée pour abriter également l'école, le logement de l'instituteur et celui du garde-champêtre. Elle restera mairie pendant environ 130 ans, jusqu'à l'achat en 1975 par la municipalité Charpentier d'une demeure voisine, à l'emplacement même où le maire Paris possédait une petite maison en 1841.
La Mairie actuelle
Au 17e siècle, le domaine appartient à Antoinette de Buffevent, dame de Moidieu, qui habite dans le secteur (au dessous de l'actuel lotissement des Noisetiers). En 1811, cadastrée B273, le terrain appartient à Parigny, dit Paris, qualifié d'agent de change à Grenoble ; lui-même ou son héritier habitera plus tard Farquières (voir ci-dessus), sera maire de Biviers et fera acheter par la commune l'ancienne mairie (voir ci-dessus). Il possède alors une petite maison de 7 ouvertures juste à la place de l'actuelle mairie. En 1840, le popriétaire du domaine est un fermier, Antoine Barrault, conseiller municipal. Il démolit la petite maison et construit à sa place la maison actuelle (1841, 19 ouvertures déclarées). En 1852, elle passe à De Morand, officier en retraite, puis, en 1874, à Louis Sisteron, avocat, maire de Biviers de 1896 à 1802, révoqué par le préfet au sujet de l'application des lois sur les congrégations. Il est toujours déclaré propriétaire de la maison en 1933 ; puis elle passe par alliance aux Michal, auxquels la commune l'achète en 1975.
La Maison du Bec,
482, chemin du Boeuf
Elle existait sûrement au 18e siècle, mais il est difficile de la localiser car il y a déjà plusieurs constructions au-dessus du château de Serviantin. Cadastrée D120 (avec 8 ouvertures), elle appartient en 1811 à François Col, cafetier à Grenoble, puis à Antoine Col vers 1850. En 1875, elle est propriété de Pierre Gallien, toujours ex-cafetier. En 1893, on la retrouve aux mains de Pierre Perrin, négociant à Lyon, avec 18 ouvertures, plus une porte cochère. C'est sans doute lui qui a donné au bâtiment son aspect actuel. En 1925, la propriétaire est Mme Donin de Rosière, veuve de Jean-Baptiste de Magy et épouse en secondes noces d'un Biviérois, futur maire. Cette infirmière militaire est très probablement descendante du notable de Bourgoin, Louis Donin de Rosière, qui accueillit J-J. Rousseau en 1768 et fut témoin de son mariage.
Les livres utilisés sont des livres fiscaux. Les dates de mutation (changement de propriétaire) ne sont pas forcément justes ; après une mutation, ni le nouveau, ni l'ancien propriétaire ne sont obligés d'en faire la déclaration à la mairie ; l'un d'eux le fait quelque temps (voire quelques années) plus tard pour régulariser sa situation fiscale. Ainsi, si l'on prend ces livres au mot, la municipalité aurait acquis la Maison Berlioz en 1844 auprès de Laurent Flovan. Or, il est certain que cet achat s'est produit en 1841 auprès d'un nommé Berlioz. Il faut donc relativiser ce genre de renseignements.
Nous donnerons parfois le nombre de portes et de fenêtres de l'habitation, parce que cette information figure dans les documents. Depuis 1798, il existait un impôt sur les portes et les fenêtres. Il ne faut donc pas s'étonner de voir parfois, au fil des ans, leur nombre se réduire. Par contre, une brusque augmentation est l'indice d'un réaménagement ou d'une extension (entre parenthèses, l'impôt sur les portes et fenêtres, heureusement disparu, a beaucoup contribué à propager la tuberculose en restreignant la pénétration de l'air et du soleil dans les habitations). Il est rare qu'on trouve une déclaration de démolition : elle permettrait pourtant de situer avec exactitude la date de construction de la demeure actuelle. On peut dire que la plupart des vieilles maisons de Biviers existent depuis longtemps, mais ont été parfois fortement réaménagées par un propriétaire plus fortuné.
Noter que notre suivi s'arrête en 1933 en attendant d'avoir accès aux archives postérieures à cette date.