Géographie locale

Biviers est située en bordure du Grésivaudan, sur l'adret du Saint-Eynard, chaîne orientale de la Chartreuse. La commune est établie sur une zone d'éboulis calcaires et de déjections torrentielles recouvrant un substrat de marnes sombres (les terres noires). Sa forme est presque celle d'un carré de 2,5 km de côté d'une superficie d'environ 600 ha. La pente du terrain est forte : 6% en partie basse, 20% en partie moyenne. L'exposition sud-est ainsi que la protection apportée par falaise au nord valent à la région un microclimat favorable.


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Mais la falaise ne comporte pas que des avantages ; son érosion est très active. De nombreux éboulements se produisent chaque année, parfois dans un nuage de poussière (surtout l'été) et un bruit impressionnants. De plus modestes chutes de pierres quasi permanentes en rendent dangereuse toute approche spécialement dans le secteur de Biviers. Cette falaise a en gros un dénivelé de 500 mètres, elle date du Jurassique dans son ensemble, mais il faut en distinguer 3 parties (voir photo) : Quatre torrents principaux dévalent la falaise en cas de pluie, mais restent à sec la plus grande partie de l'année : le Corbonne, le Piolet, l'Aiguille et le Gamont. Le Piolet est lui-même formé de deux branches hautes, les Guichards et le Crépon ; le Gamont reçoit deux affluents, le Mont-Garin et Chandetière (ce dernier n'est pas sur le territoire de la commune). En cas d'orage violent, ces torrents charrient des rochers qui peuvent obstruer leur lit et provoquer une inondation ou bien sortir du lit et semer la destruction sur leur passage. Ces torrents sont, dans Biviers, presque partout franchis à gué, sur des radiers pavés.

Le sol provient des débris de la falaise, apportés soit par les éboulements soit par les torrents ; le substrat de marnes noires, également de l'ère secondaire, apparaît parfois (buttes de l'église, de Montbives..). Ce sol est composé de marnes et d'une argile lourde englobant des cailloux calcaires. D'un point de vue agricole, cette terre serait relativement équilibrée, mais elle est trop lourde, manque d'humus, de sable et comporte beaucoup trop de cailloux.

Des rochers affleurent ça et là. La roche du cœur de la Chartreuse, comme celle de la dent de Crolles (Urgonien du Crétacé inférieur), est faite d'un calcaire souvent très pur, dur, peu fissuré et compact. La roche haute du Saint-Eynard, datant du Jurassique supérieur (Tithonique), s'en approche, mais est moins compacte ; elle reste acceptable en construction (sous épaisseur suffisante). Par contre, la roche de la falaise inférieure, datant du Séquanien, trop litée, friable et gélive, est d'un intérêt très faible. Une carrière de pierre a existé près du Mont-Garin jusqu'en 1914 (elle débitait de gros blocs du Tithonique, voir page hydrologie et sous-sol ).

De nombreuses sources sont présentes sur la commune ; mais elles viennent d'une faible profondeur, sont donc irrégulières et souvent polluées ; leur intérêt est médiocre. Notre réseau hydrologique est totalement différent de celui de notre voisine, la Dent de Crolles. Quelques fontaines publiques, non potables, égayent le paysage (Plate-Rousset, mairie, ...). Il y a très peu de puits de qualité correcte (et seulement dans le quartier de Serviantin). L'alimentation en eau de la commune a été autrefois un grave sujet de préoccupation pour les habitants. Il est résolu depuis 1933 par le captage de la Dhuy (pour plus de détails sur l'hydrologie, cliquez ici ; pour le captage de la Dhuy, voir histoire, 20e siècle et Services ).

Le sol est très ingrat pour l'agriculture. S'en accommodent cependant la vigne et certains arbres fruitiers, d'autant plus facilement que les gelées sont moins marquées qu'alentour. La culture des céréales y est difficile et les prairies peu grasses. La majeure partie des habitants avant 1950 étaient vignerons et agriculteurs polyvalents, à vrai dire avec des rendements modestes. On pratiquait également à faible échelle l'élevage du ver à soie.

A cause de son exposition, de la proximité de la très industrieuse Grenoble et du voisinage de régions fertiles comme la vallée de l'Isère, Biviers, tout comme les autres communes situées en balcon sur le Grésivaudan, avait attiré autrefois de nombreux aristocrates qui se sont fait construire là manoirs et châteaux, appelés plutôt maisons fortes dans la région. On a parlé de vallée aux cent châteaux ; les spécialistes en ont compté 140. La démocratie aidant et les aristocrates raréfiés, ce sont maintenant des travailleurs, de l'employé au directeur, qui ont réalisé ici leur rêve bien français : une villa à soi dans un jardin ensoleillé et tranquille.

Le territoire communal s'étend jusqu'à la crête du Saint-Eynard, mais il est très diversifié.

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1. Sa partie la plus haute (altitude supérieure à 800 m environ) est occupée par la falaise, à l'érosion intense. Constituée d'une roche en majorité très friable, presque sans végétation, avec des chutes de pierres permanentes, des risques d'éboulement majeur, cette région est d'un accès difficile et dangereux. Cependant, trois voies d'accès parviennent à la franchir, mais à vrai dire, aucune ne se situe sur le territoire de la commune. Selon les anciens, il y a encore 2 ou 3 siècles, la falaise était moins éboulée. Une forêt continue permettait d'accéder à la Faissie, langue de végétation située sous le St-Eynard, parallèle à sa crête, bien visible sur la première photo de cette page (altitude 1100 m environ). Les anciens biviérois exploitaient cette forêt (dans le prolongement du sentier du Pas Guiguet). Actuellement, la Faissie de Biviers n'est plus accessible par le bas. Les registres municipaux attestent qu'il en était de même à la Révolution. Après la guerre de 1940, manquant de tout, on a recommencé à exploiter la Faissie ; un entrepreneur (M. Guignet) avait installé un câble permettant aux bûcherons de descendre les grumes à Biviers (hameau de la Buisse, dénivelée d'au moins 500 m). A Meylan, on se souvient également d'un câble à grumes reliant vers 1946 la Faissie au hameau de la Bâtie.

2. La partie médiane de la commune (500-800 m) est boisée et accueille même des espèces végétales inattendues. Sujette aux éboulis, elle est inhabitée, mais fréquentable par les promeneurs avec les précautions d'usage.

3. La partie la plus basse est seule habitée ; elle peut même être répartie en deux zones : une zone d'habitat dispersé, entre 400 et 500 m, caractérisée par une densité assez faible (une maison pour 2500 m2 de terrain environ) et des chemins d'accès étroits, sinueux et escarpés. La zone la plus basse (300-400 m) dispose d'une voirie mieux adaptée à l'automobile et accuse une densité de construction plus forte (habitat groupé, lotissements, quelques logements collectifs, ...).

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