Risques naturels
Risque de chute de pierres et d'éboulement.Les registres municipaux (DM) témoignent des nombreuses divagations de torrents, sans qu'on puisse vraiment en déduire l'importance des catastrophes, autrement que sur un plan agricole et financier. Le Gamond sort régulièrement de son lit en amont de Saint-Hugues et ravage les alentours. Selon les DM (4 juillet 1858), il semble que la situation se soit aggravée vers 1830. Elle empire certainement après les éboulements de 1848 et de 1851 (voir ci-dessus), puisque ces accidents ravinent tout le bassin de collecte du Gamond et détruisent la forêt. Le maire de l'époque, Louis Massu, attribue l'aggravation à la transformation de la société et au morcellement des propriétés après la Révolution (selon lui, l'intérêt collectif aurait été mieux préservé sous la féodalité). Aussi milite-t-il pour la constitution d'un syndicat de protection contre les torrents. Il obtiendra satisfaction sous Napoléon III en ce qui concerne le Gamond (voir histoire, 19e siècle).
Le torrent de l'Aiguille est également très dévastateur. Il a autrefois ravagé ses rives depuis la route forestière jusqu'à Franquières. Il a submergé la maison située rive gauche sur le chemin de Monbivet (coordonnées : 5,800°-45,240°) et détruit une maison en rive droite, où l'enfant Salmat perdit la vie ainsi que sa famille nourricière. Il a laissé tellement de terre que le chemin de Monbivet a été depuis lors surélevé de plus de 2 mètres (les habitants ont dû par la suite creuser un fossé encore visible pour assainir et aérer le mur nord de leur demeure). Au niveau de l'ancienne mairie, le torrent a déposé une telle quantité de déblais qu'on n'y a rien reconstruit (c'est le stade actuel ; on dit que des maisons ont été ici ensevelies). Le château de Franquières, suffisamment en retrait du lit, a été protégé de l'inondation par son mur nord. Mais le profil du terrain a été complètement modifié par les dépôts. Autrefois, la route de Meylan avait une pente beaucoup moins forte en rive droite et plus forte en rive gauche. Le gué était situé plus bas. Les déblais ont comblé la dépression côté Franquières et surélevé le lit du torrent, comme l'explique le schéma ci-contre (profil de la route de Meylan : en rouge, profil ancien ; en noir, profil actuel). Le mur bordant le domaine de Franquières (en jaune sur le schéma) témoigne de cette catastrophe : il bordait autrefois la route ; actuellement, il plonge dans la zone ensevelie (en brun sur le schéma) (d'après témoignages oraux).
La lecture des archives (DM) confirme partiellement les propos en 1858 du maire Louis Massu. Avant 1840 environ, les torrents ne donnent pas lieu à des récits aussi catastrophiques. De plus, on n'y trouve peu de débordements graves dus au Piolet et aucun, semble-t-il, dû au Corbonne. Une autre remarque s'impose à la lectures des archives du 19e siècle. A partir de la Révolution, les brebis et les chèvres prolifèrent à Biviers ; ces animaux provoquent de gros dégâts dans les vignes et au bord des chemins. La municipalité légifère à de nombreuses reprises et, semble-t-il, sans succès : elle ne tolère aucune chèvre et seulement 3 brebis chez les familles sans terrain ou trois brebis par stérée pour les propriétaires. On peut se demander si ces animaux ne sont pas allés massivement paître en forêt et n'ont pas peu contribué à dégrader le fragile écosystème de l'adret.
Le risque de débordement des torrents dévalant le Saint-Eynard est constamment étudié par des laboratoires comme l'IRSTEA. Vous pouvez le constater en visionnant ces 3 belles videos concernant le Manival produites par l'IRMA (Institut des risques majeurs).
(Torrent du Manival, épisode 1) (Torrent du Manival, épisode 2) (Torrent du Manival, épisode 3) |
Risque sismique.
On sait que la chaîne des Alpes, toute proche, est encore active et n'a pas fini de se développer (elle se soulève de 2 mm par an). Cette érection engendre tout au long de l'année de nombreux séismes d'amplitude faible non perceptibles par l'homme. Cependant, il s'en produit parfois de plus dévastateurs comme en 1996 à Annecy ou en 1962 dans la région (épicentre : barrage du Monteynard, démolitions de bâtiments à Corrençon). Ce risque est très surveillé par le dispositif Sismalp de l'USMG. On peut admettre qu'il est faible, comparé au risques encourus dans les régions des grandes failles de l'écorce terrestre ou même en Provence. Cependant, il justifie des interdictions de construire sur les terrains sujets à glissement ainsi que le respect des normes parasismiques (chaînage des fondations et des étages, obligatoires seulement pour les bâtiments recevant du public).